Evaluer la fiabilité d'une source

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Evaluer la fiabilité

Barbara Krasner-Khait demande à Elizabeth Shown Mills quelles sont les meilleures pratiques pour effectuer des recherches de grande fiabilité (qualité).

Dans la période actuelle, où les généalogistes peuvent avoir accès à une somme incroyable d'enregistrements à travers des arbres familiaux disponibles sur le web et sur des supports électroniques, comment saurez-vous que l'information à laquelle vous aurez accès aura les exigences de fiabilité imposées par la recherche généalogique? Avez-vous pris le temps lors de vos propres recherches pour citer vos sources? Etes-vous déjà convaincu de vos informations sans vous être documenté pour savoir comment et pourquoi vous avez tiré telle conclusion ?

Depuis plus de 20 ans, Elizabeth Shown Mills a formé des familles d'historiens sur les techniques permettant d'obtenir de la documentation fiable. Son premier article sur la fiabilité des informations, intitulé "Comment documenter correctement vos notes de recherche" (“How to Properly Document Your Research Notes”), a été publié dans le numéro de Septembre/Octobre 1979 de Everton’s Genealogical Helper. Avec l'aide de son mari, elle a travaillé sur des modèles pour évaluer la fiabilité des informations, en établissant 13 indicateurs permettant d'analyser la fiabilité ainsi que 13 autres indicateurs pour la documentation, qu'elle a publié dans Evidence! Citation and Analysis for Family Historian (Genealogical Publishing Co., 1997).

Mills dit que, “Si nous ne savons pas quelle est l'origine d'une information, nous ne connaissons pas sa valeur. Nous n'avons aucun moyen de savoir ce qu'il faut croire ou comment évaluer la fiabilité d'une information par rapport à une autre.”

Définir des indices

Les indices sont les informations que nous cherchons à utiliser afin de tirer des conclusions sur nos recherches. Nous commençons avec des données “brutes”, nous les analysons pour déterminer si elles correspondent à la réalité des faits, et en quoi elles concernent la personne sur laquelle nous effectuons des recherches. Ce processus est celui qui conduit à la preuve — la meilleure information que nous ayons et qui nous conduit à tirer un certain nombre de conclusions, tandis que nous sommes conduits à écarter d'autres types d'information. Tom Jones, qui est un généalogiste professionnel de Virginie et également président du bureau de certification pour ls généalogistes (Board of Certification for Genealogists), dit que “En règle générale, les chercheurs commencent avec une question, par exemple, qui était la mère de John Smith, ou bien où est né Jane Johnson. Ils recherchent des sources et des indices qui peuvent apporter un éclairage sur la question, qui permettent d'en évaluer la fiabilité et, si les découvertes sont en accord avec la Preuve Généalogique — en viennent à une conclusion sur la réponse à leur question.”

Attacher chacun des détails à une source

Chaque morceau d'information doit porter son propre poids. Selon Mills, le critère le plus important est celui qu'elle cite en premier dans le “Guidelines for Documentation”: “Tout relevé ou fait qui n'est pas de notoriété publique doit être accompagné de son propre relevé de source.” Elle ajoute, “Les détails les plus infimes sont essentiels pour nos besoins.”

Les sources peuvent être d'origine ou non. Et c'est cette dernière catégorie qui est problématique. Si une source non originale contient une erreur, cette erreur peut être amplifiée à chaque fois que la source est copiée. Vérifieux rigoureusement les citations afin de déterminer le degré de fiabilité de votre information par rapport à la source originale.

L'information peut être primaire ou secondaire. L'information primaire représente la connaissance de première main qui a été enregistrée par celui qui était à la source de cette information. L'information secondaire est tout autre type d'information qui n'entre pas dans la catégorie "information primaire". Prenons le cas où vous disposez de l'enregistrement du décès d'un ancêtre. Cette information peut être considérée comme une information primaire par un médecin, si c'est ce médecin qui a communiqué cette information du décès. L'enregistrement du décès est également une source d'information secondaire pour l'information sur la descendance du défunt et pour l'information de naissance, parce que l'informateur était naturellement quelqu'un d'autre que la personne qui est décédée.

Toutes les sources ne sont pas créées de manière équivalente. Jones prévient, “Les sources peuvent être exactes ou fausses et les indices qui sont glanés peuvent être d'excellente ou de pauvre qualité. L'analyse des indices aide le généalogiste à déterminer si la source est correcte ou non. L'analyse doit être très méticuleuse, parce que les sources qui sont apparemment de très bonne qualité peuvent être erronées vice et versa.” Lorsque vous analysez très conscieusement les indices et que vous les placez dans le contexte de l'ensemble des indices que vous avez à votre disposition en vous posant la question à laquelle vous tentez de répondre, vous pouvez alors aboutir avec confiance à votre conclusion.

Evaluer l'identité d'un ancêtre

Trois situations peuvent se présenter lorsque vous tentez d'évaluer l'identité d'un ancêtre:

Des sources différentes sont en accord — Tous les indices disponibles à partir de sources telles que les actes de décès records et de mariage vont dans le même sens, en mentionnant par exemple la parenté d'un ancêtre. Heureusement, cette situation s'applique à la majorité des cas.

Les indices sont contradictoires — Les indices récupérés à partir de différentes sources sont contradictoires, nécessitant ainsi une évaluation prudente de leur fiabilité. Jones dit ceci, “J'ai trouvé des indices sur quatre personnes différentes qui pouvaient être le père de mon ancêtre, Amzi Leach. En évaluant rigoureusement chacun de ces indices j'ai pu conclure sur lequel de ces quatre personnes était véritablement le père de mon ancêtre.”

Aucune source ne répond directement à la question — Une recherche exhaustive montre qu'aucune source n'identifie un ancêtre ou un événement en rapport avec un ancêtre. Vous pouvez corréler tous les indices disponibles et tirer une conclusion qui soit en accord avec le standard de la preuve généalogique. Jones dit ceci, “C'était le cas lorsque j'ai identifié les parents d'un ancêtre d'un de mes clients. Alors qu'aucun enregistrement n'identifiait directement le père de l'ancêtre, une combinaison d'enregistrements de mariages, de certificats, et d'enregistrements d'impôts ainsi qu'une publication qui par elle-même ne représentait pas beaucoup d'importance, m'a permis d'aboutir à une conclusion irréfutable qui me permit d'identifier le père.”

Au fur et à mesure que vous essayez de remonter jusqu'à votre ancêtre, il y a de fortes chances pour que vous vous trouviez dans la seconde ainsi que dans la troisième situation à un moment ou à un autre. Je me suis trouvé moi-même dans la situation “Les indices sont contradictoires” dans le cas de Chaim Ber Dvorkin et de son lien de parenté avec mon arrière grand-mère, Breina Dvorkin Krasner. Les parents de Chaim Ber étaient Elias Meyer et Chaya d'après le certificat de décès datant de 1915. Les parents de Breina étaient Hillel et Michla d'après son certificat de décès datant de 1937. Est-ce que Elias Meyer et Hillel Meyer étaient la même personne? J'ai évalué les traditions d'attribution des noms (nommage) (suivant la pratique d'Europe occidentale qui consistait à attribuer un nom après le défunt) et les enregistrements des impôts (aucun enregistrement de leur vivant n'existait concernant leur domicile ancestral en Bélarusse) et je suis arrivé à la conclusion que Elias Meyer et Hillel Meyer étaient en réalité une seule et même personne qui était le père de Chaim Ber et Breina. Je n'ai pas trouvé suffisamment d'indices pour tirer la moindre conclusion sur la connexion qui pouvait exister entre les mères Chaya et Michla.

Des indices négatifs

“Comme le célèbre Sherlock Holmes l'a montré, l'élément clé dans une enquête peut être le fait que le chien n'aboie pas,” a écrit Mills dans son éditorial de Juin 2000 de NGS Quarterly. Nous devons savoir qu'est-ce que nous n'avons pas trouvé mais que peut-être nous aurions dû trouver. Donn Devine, cg, cgi de Wilmington, dans le Delaware ajoute ceci, “Quand nous avons des indices négatifs, nous devons les prendre en compte. Trop souvent, les indices sont contradictoires. Vous avez besoin d'évaluer la fiabilité de l'information. C'est un processus qui demande de l'experience.”

Un exemple vient de Jones. Il n'a pas réussi à trouver un dénommé Overton dans les listes des personnes imposées en Spotsylvania, bien que des documents montraient qu'ils étaient propriétaires. A partir de ces indices négatifs: (1) il en a conclu que le nom avait récemment évolué et s'appelait auparavant Howerton; (2) il a rassemblé des individus appremment sans relation de parenté en groupes familiaux; et (3) il a pu identifier les générations antérieures de cette famille.

L'importance de la citation

J'ai toujours cru que la citation devait permettre à quelqu'un d'autre de répliquer vos recherches. J'ai compté dessus de nombreuses fois pour vérifier certains détails dans mes sources originales. La citation facilite également l'organisation des informations qui ont été accumulées. Jones dit ceci, “Avec beaucoup de sources qui portent sur la même question généalogique, la citation aide le chercheur à ‘les conserver en ordre,’ c'est à dire à maintenir un enregistrement de la provenance de chaque moreceau d'information et de chacun des indices.”

La citation d'une source aide facilite l'évaluation de la qualité de l'information. Par exemple, une source créée il y a quelques années en référence à un fait qui date des années 120 n'aura pas beaucoup de cérdibilité.

Une citation détaillée peut nous conduire à obtenir des informations supplémentaires. Cela était le cas lorqu'une citation a conduit Jones à obtenir des données manuscrites non référencées auprès de la société d'histoire du Cincinnati, loin du lieu où vivaient ses ancêtres. Ces données ont été l'élément déterminant qui lui a permis d'identifier un de ses ancêtres et même d'inclure des lettres écrites par d'autres ancêtres.

Question, Question, Question

“N'ayez pas peur de vous poser des questions sur tout,” dit Mills. “Si aucune source n'est mentionnée, c'est clairement une information qui est fausse. Si une information ne colle pas, cherchez pourquoi.” Il est trop facile d'accepter une information telle qu'elle est donnée, without checking out thesans en vérifier les sources. Il est également utile d'apprendre à connaître le contexte environnemental de vos ancêtres — les migrations, les voisins, la situation économique, etc. La quantité d'informations secondaires a explosé avec le développement d'Internet. Et une grande partie de ces informations n'a pas de sources. Devine dit ceci, “Vous devez fouiller en profondeur et répliquer ce que quelqu'un d'autre a fait. Parfois vous ne savez même pas par où commencer. Si vous avez récupéré des images, vous ne savez pas si elles ont été modifiées par un programme de retouches de photographies.” Jones ajoute ceci, “Si l'Internet doit constituer une ressource d'informations de valeur pour les généalogistes, les individus et les commerçants qui publient des informations pour les généalogistes doivent communiquer des citations claires et détaillées de leurs sources. Ce n'est qu'avec de telles citations que les consommateurs sauront si l'information est utile ou si elle est percée.”

Mettez-le par écrit !

“Il est toujours bon de mettre votre raisonnement par écrit, especially if you’re dealing with a complicated problem,” says Devine. In addition, he often shares his thinking with fellow genealogists. “Sometimes you can convince yourself, but others say otherwise.” It’s also a good idea to photocopy information whenever possible and cite the source directly on it, so if it’s copied again, the source is there.

Devine also recommends naming the source first, before beginning to write down the information. “Otherwise it’s easy to overlook recording the citation,” he says, “and it’s also the natural way to attribute information: ‘Aunt Minnie told me…’ rather than ‘The foregoing information was provided by Aunt Minnie.’”

Jones agrees and says, “Be extremely careful to note in great detail the source for every scrap of information concerning your ancestors. While it may seem time-consuming to do this, it will save you time in the long run. The detailed source citations will enable you to evaluate and re-evaluate your evidence and come to accurate conclusions without having to search for the sources again and again.”

Review Your Information

I was examining my grandfather’s ship passenger record one day and noticed another passenger on the manifest from the same town. This passenger bore a surname that seemed to be linked to mine. As you gain experience, you can — and should — go back to your sources. You may make additional observations that can aid your research. And citations can make it easier to make the most of the evidence you have. Says Jones, “Typically with thorny problems, genealogists may have to go over the same ground more than once. The citations make it easier to do that.”

So take the time now to cite your sources and continue to do so as you research. Document your conclusions according to the Genealogical Proof Standard. The methodology will help you make the most of your research, while allowing other researchers to understand and replicate your work.

The Genealogical Proof Standard: A Five-Step Process

1. We conduct a reasonably exhaustive search for all information that is or may be pertinent to the identity, relationship, event, or situation in question;

2. We collect and include in our compilation a complete, accurate citation to the source or sources of each item of information we use;

3. We analyze and correlate the collected information to assess its quality as evidence;

4. We resolve any conflicts caused by items of evidence that contradict each other or are contrary to a proposed (hypothetically) solution to the question; and

5. We arrive at a soundly reasoned, coherently written conclusion.

Source: The BCG Standards Manual, Millennium Edition (Ancestry, 2000)

This article originally appeared in the January/February 2001 issue of Family Chronicle. Last Updated ( Friday, 11 November 2005 )